L’Hermione : De la Guerre d’Indépendance à la Frégate de la Liberté

Construite en un temps record (moins de six mois), l’Hermione entre dans la légende en 1780. Elle est désignée pour une mission cruciale : transporter le marquis de La Fayette aux États-Unis. Ce jeune et ardent noble français, déjà auréolé de gloire après avoir rallié la cause américaine, était chargé de transmettre un message de soutien capital au général George Washington et de coordonner les efforts français.

Surnommée la « Frégate de la Liberté », l’Hermione fut un acteur majeur des opérations navales en Amérique. Elle mena des missions de surveillance, livra des combats mémorables (notamment contre la frégate anglaise L’Iris), et protégea le commerce allié.

Malheureusement, le destin de la frégate fut brutalement interrompu. Après son retour et d’autres campagnes, l’Hermione s’échoua sur un rocher du plateau du Four, au large du Croisic, en 1793, et sombra.

L’objectif était double : redonner vie à ce symbole historique et transmettre les savoir-faire ancestraux de la construction navale en bois. Le projet devint un véritable chantier-spectacle, attirant des centaines de milliers de visiteurs. Pendant 17 ans, charpentiers de marine, forgerons et bénévoles ont œuvré sans relâche, utilisant autant que possible les techniques de l’époque, pour ressusciter ce chef-d’œuvre. Ils ont dû se baser sur les plans d’un navire “jumeau”, la Concorde, car ceux de l’Hermione avaient été perdus.

Lancée en 2014, la réplique moderne de l’Hermione a renoué avec son histoire en effectuant son voyage inaugural aux États-Unis en 2015, refaisant la traversée historique de La Fayette et célébrant l’amitié franco-américaine.

• Départ et Transatlantique : L’Hermione a appareillé de l’Île d’Aix le 18 avril 2015, après des essais en mer. Elle a fait une première escale aux Canaries pour des ajustements avant d’entamer la longue traversée. La navigation s’est faite majoritairement à la voile, selon les techniques du XVIIIe siècle, bien que le navire soit équipé d’une motorisation d’appoint moderne pour des raisons de sécurité et de manœuvres portuaires.
• L’Équipage : Le navire était commandé par un capitaine professionnel, mais l’équipage était composé d’environ 78 marins dont une soixantaine de gabiers volontaires (issus de divers horizons et nationalités) formés aux manœuvres de la marine traditionnelle. Cette aventure humaine était un élément central du projet, visant à transmettre les savoir-faire.

Le voyage a été conçu comme une succession d’escales hautement symboliques sur la côte Est des États-Unis, lieux clés de la Guerre d’Indépendance américaine :

• Yorktown, Virginie (début juin) : Première escale américaine, ce lieu est chargé d’histoire, car c’est là que la bataille décisive de la Guerre d’Indépendance (1781) a eu lieu grâce à l’aide française.
• Mount Vernon, Virginie : L’Hermione a salué la demeure de George Washington, le chef de l’armée continentale et futur premier président, le destinataire du message de La Fayette en 1780.
• Baltimore et Annapolis, Maryland : Des arrêts dans des villes historiques où l’accueil du public a été particulièrement chaleureux.
• Philadelphie, Pennsylvanie : La frégate a fait escale dans cette ville, berceau de la Déclaration d’Indépendance, en écho à l’escale de l’Hermione originale qui y avait reçu le Congrès américain en 1780.
• New York, New York (4 juillet) : L’arrivée à New York pour la fête nationale de l’Indépendance (le 4 juillet) fut l’apogée du voyage, avec une parade spectaculaire devant la skyline et la Statue de la Liberté, symbolisant l’amitié franco-américaine.
• Boston, Massachusetts : L’ultime escale majeure en Nouvelle-Angleterre, répliquant l’arrivée finale de La Fayette en 1780.

• Prolongement : Après Boston, l’Hermione a poursuivi son voyage vers le nord, faisant escale jusqu’au Canada (Lunenburg, Nouvelle-Écosse) et à Saint-Pierre-et-Miquelon.
• Accueil Triomphal : Tout au long de son parcours américain, l’Hermione a été accueillie par des foules immenses et des célébrations. Le navire est devenu un puissant symbole vivant de l’alliance historique entre la France et les États-Unis.
• Retour en France : La frégate a retraversé l’Atlantique et est rentrée triomphalement à Brest et Bordeaux avant de rejoindre son port d’attache, Rochefort, fin août 2015, saluée par des dizaines de milliers de personnes.

En résumé, le voyage de l’Hermione en 2015 a été une réussite totale, célébrant l’histoire, la liberté, et mettant en lumière le savoir-faire français à travers une aventure maritime et humaine inoubliable.

La situation actuelle de l’Hermione, après la découverte de l’avarie de coque en 2021, est marquée par un arrêt des travaux de restauration faute de financements suffisants, ce qui place l’avenir du navire dans une situation délicate.

Voici une synthèse de l’état actuel :

• Travaux réalisés : Une partie importante du démontage et du diagnostic a été réalisée, et la restauration de la partie arrière de la coque (environ la moitié des travaux totaux) était bien engagée, voire presque terminée. Des pièces de bois ont été remplacées par des éléments en bois lamellé-collé (une technique moderne de consolidation) pour une meilleure résistance future.
• Suspension des travaux : Cependant, les travaux ont été suspendus fin 2024 / début 2025 (selon les sources) en raison d’un manque criant de financement. Les entreprises spécialisées ont quitté le site.

• Coût total : La restauration complète de la coque est estimée à environ 10 millions d’euros.
• Déficit : Il manquerait environ 4,5 à 5 millions d’euros pour achever la réparation et remettre la frégate en état de naviguer.
• Situation de l’Association : L’association Hermione-La Fayette est confrontée à une crise financière majeure et a dû lancer un appel urgent aux dons et au mécénat privé pour rassembler les fonds nécessaires.
• Conséquences : L’arrêt du chantier met en péril le navire, qui ne peut pas rester trop longtemps dans sa forme de radoub à sec. L’association a même alerté sur le risque de devoir démonter le navire si les fonds ne sont pas trouvés rapidement pour reprendre les travaux.

• Objectif de reprise : L’association se bat pour réunir les fonds nécessaires à la reprise urgente du chantier, l’objectif étant de pouvoir remettre le navire à flot d’ici 2027, un délai qui dépend entièrement de l’obtention des financements.
• 250e Anniversaire : L’Hermione a déjà dû renoncer à participer aux célébrations du 250e anniversaire de l’indépendance américaine en 2026.
• Statut : Malgré les difficultés, le site du Grand Carénage à Anglet reste ouvert au public pour des visites, permettant à l’association de continuer à lever des fonds et de maintenir une activité de médiation autour du patrimoine maritime.

En bref, l’Hermione est actuellement dans une phase critique de son histoire, où son avenir dépend de la réussite de sa campagne de financement pour achever sa restauration. C’est un combat de passionnés pour sauver ce symbole.

Aujourd’hui, l’Hermione est au cœur d’une nouvelle bataille, non pas en mer, mais pour sa survie. Pour que la « Frégate de la Liberté » puisse reprendre la mer et poursuivre sa mission d’ambassadrice, l’Association Hermione-La Fayette a besoin de la mobilisation de tous.

Chaque don compte pour financer la reprise immédiate des travaux, sécuriser le navire et permettre à ce joyau du patrimoine maritime de revivre.

Vous pouvez soutenir ce projet unique et contribuer à sauver l’Hermione en vous rendant directement sur le site de l’association :

👉 Soutenez l’Association Hermione – La Frégate de la Liberté

L’association compte sur le soutien de ses amis en France et aux États-Unis pour gagner cette course contre la montre et refaire naviguer l’Hermione.